Pendant les 17 premières minutes de ce deuxième match de cette demi-finale, Zürich a essayé de prendre le jeu à son compte, tout en limitant au maximum les chances pour Genève. En dehors d’un contre lancé par Moy suite à une très bonne anticipation en zone défensive et d’une déviation du slot de ce même Moy en power-play, les Lions ont forcé les Genevois à des tirs depuis le périmètre dans un scénario assez similaire à la première rencontre.
Hier, dans son résumé du match Zoug-Rapperswil, Thibaud écrivait que Zoug avait fait exploser la “bulle” Nyffeler lors du premier match de l’autre demi-finale. Dans ce match II, Genève a fait de même avec celle de Waeber, remplacé par Flüeler au 3ème tiers après le 4-0 d’Omark en échappée. C’est à la 17ème minute que la partie a tourné à la suite du premier (si, si) rebond de la série, que Vouillamoz a su parfaitement exploité pour ouvrir le score. Au départ de l’action, un tir de Guebey qui paraissait anodin que ni Waeber, ni sa défense n’ont pu maîtriser.
Waeber a encaissé 2.11 buts de plus qu’escompté, affichant un faible 44% de shot control. Il a notamment été incapable de gérer les chances « high-danger » de Genève.
En fin de tiers, Genève aurait pu doubler la mise suite à deux passes « high-danger » de Moy pour Miranda (qui n’a pas pu tirer) et de Le Coultre pour Vermin. C’est de cette façon que Genève aime créer le danger en zone offensive, et pour l’une des premières fois de la série, l’équipe a pu utiliser une de ses forces en zone offensive.
Du côté de Zürich ? Quelques chances en rush (tirs dans les premières secondes qui suivent une entrée en zone offensive) par Wick, Diem ou Bodenmann.
Deuxième tiers
Après deux matchs, ce tiers a probablement été le plus animé de la série avec des buts pour Genève et quelques grosses chances de buts des deux côtés.
Après 3:44 de jeu, sur un délai en entrée de zone, Roe trouve Baltisberger par une passe « Royal Road ». Ce dernier se heurte à Manzato qui relâche le puck sur Prassl, esseulé dans le slot et qui peut reprendre. Malheureusement pour Zürich, en face, il y a également la “bulle” Manzato qui tient pour les Grenat et qui, sur cette action, empêche du bout du patin à Zürich de revenir.
À égalité numérique, en 180.72 minutes de jeu, Manzato n’a pour le moment pas encaissé de but depuis son entrée au match IV des quarts. Avec ses performances, Manzato parvient pour l’instant à faire oublier l’absence d’un (du ?) des meilleurs gardiens de la Ligue en la personne de Descloux.
36 secondes après cet arrêt décisif, Genève va marquer sur une de ses premières tentatives du tiers, sur une nouvelle chance créée par un de ses défenseurs à la ligne bleue et déviée par un Moy très actif. C’est un schéma classique dans ce genre de situation et qu’on aime se rappeler : une grosse chance ratée et un but contre quelques secondes plus tard, pour ce qui sera le tournant du match.
Bénéficiant d’un peu plus d’espace sur un 4c4, le 3-0 est venu à la suite d’une magnifique passe « Royal Road », où Richard a pu trouver la palette de Rod qui convertit parfaitement. Au final, même si les Lions n’ont offert aux Grenat que 10 tirs sur le tiers à égalité numérique, Genève a pu convertir 2 de ses 3 chances « high-danger ». En échappée, Vermin loupe d’ailleurs de peu le 4-0 sur la troisième chance « high-danger » du tiers pour le GSHC.
Pour Zürich, contrairement à Genève, l’équipe n’a pas su convertir ses occasions et notamment sur un autre gros rebond offert à Sigrist en fin de tiers sur leqeul Manzato a été intraitable.
Troisième tiers
Durant le dernier tiers, Genève a pu rapidement marquer sur une échappée d’Omark pour se mettre définitivement à l’abri et gérer une fin de match plutôt tranquille, malgré un but de Roe en power-play et quelques autres chances pour Zürich. Au moment d’inscrire le 4-0, Genève est devant aux Expected goals.
Les chiffres du match
Vous l’aurez compris, les gardiens furent tout de même la grande histoire de ce match. Dans un duel au final assez égal en termes de chances créées (2.21 Expected Goals pour Genève contre 2.56 pour Zürich), Manzato a fait les arrêts clés alors que Waeber a loupé sa soirée.
Zürich a notamment eu le dessus à 5c5, dominant Genève avec 49 tirs tentés contre 28, 11 chances de marquer à 6 et 2.13 xG à 1.22. Comme on le voit sur la shots map, Genève a été très réaliste convertissant 4 de leurs chances « high-danger » là où les Lions ont fait chou blanc.
Pour récapituler, Genève a notamment capitalisé sur ses diverses situations dangereuses : un rebond (Vouillamoz), une chance « high-danger » (Rod), une déviation (Moy) et un rush (Omark). Le pauvre Vermin et son énorme double occasion en supériorité numérique ou son échappée en fin de deuxième tiers aurait aimé avoir sa part du gâteau.
En transition, Genève s’est simplement contenté de sortir la puck une fois que le score était en sa faveur, expliquant un pauvre 39% de sorties contrôlées, contre 75% pour des Zürichois, faisant face à peu de pression des Genevois qui les attendaient plus bas. Par ailleurs, les entrées de zone ont été moyennes des deux bords, signe d’un match fermé, et les passes « high-danger » ont été globalement bien bloquées par les deux défenses.
Vermin a mené son équipe avec 0.59xG créé. Ses trois coéquipiers qui le suivent ont, eux, tous mis la puck au fond, dont Vouillamoz et son unique tir à 0.42xG.
Prassl et Sigrist n’ont pas eu autant de réussite du côté zürichois. Tous deux ont ramassé 0.49xG sans concrétiser leurs chances ou les rebonds obtenus, trouvant Manzato sur leur chemin.
Les autres joueurs clés
Dans cette catégorie des joueurs importants, on peut parler du top-scorer des Lions, Sven Andrighetto et du numéro 67 genevois et top-scorer de la saison régulière, Linus Omark, tous deux auteurs d’un bon match.
Nous avons vu un Sven Andrighetto très remuant (de rage ?), avec 6 sorties de zone, un énorme 10 entrées à son actif, 3 passes « high-danger » qui ont toutes mené à un tir, 5 tirs et 2 shot assists. Il est certain que le numéro 10 n’a pas encore dit son dernier mot.
Mais dans le duel des stars, Linus Omark a encore pleinement assumé son rôle aujourd’hui. Outre son but, il a été très actif avec 9 sorties de zone, 5 entrées de zone et 2 passes « high-danger », contribuant à 17% de tous les xG créés par Genève, une excellente performance.